Le Brésilien Divino Moura reçoit la plus haute récompense de l’OMM : le prix de l’Organisation météorologique internationale

14 juin 2019

L’Organisation météorologique mondiale a remis sa plus haute récompense au Brésilien Divino Moura, pour ses travaux exceptionnels en météorologie et en climatologie et son rôle de premier plan dans le domaine des sciences.

L’Organisation météorologique mondiale a remis sa plus haute récompense au Brésilien Divino Moura, pour ses travaux exceptionnels en météorologie et en climatologie et son rôle de premier plan dans le domaine des sciences.

Éminent climatologue spécialisé dans la prévision du temps, le phénomène El Niño-oscillation australe et les interactions entre l’océan et l’atmosphère, M. Moura dirige actuellement le Centre de prévision météorologique et d’étude du climat (CPTEC), qui dépend de l’Institut brésilien de recherche spatiale (INPE).

«Divino Moura est un scientifique d’exception qui mérite de recevoir notre plus haute distinction. Depuis plus de quatre décennies, il se consacre à la météorologie, aux sciences de l’atmosphère, à la climatologie et au changement climatique» a déclaré le Président de l’OMM, David Grimes.

M. Moura est récompensé pour sa «contribution scientifique à une meilleure compréhension du rôle de l’océan Atlantique et du phénomène El Niño dans le climat régional et mondial, ainsi qu’à l’établissement d’un cadre pour les liens entre le climat et la société et pour les services climatologiques, pour ses dynamiques travaux de recherche et pour l’établissement d’un corps de scientifiques dédiés à la modernisation de la météorologie au Brésil».

Dans la justification de l’octroi du prix, M. Moura est également honoré pour les efforts qu’il a déployés à l’échelle internationale en vue d’améliorer les programmes de l’OMM tels que le Programme mondial de recherche sur le climat, le Programme d’étude des océans tropicaux et de l’atmosphère du globe, le programme CLIVAR sur la variabilité et la prévisibilité du climat , le Cadre mondial pour les services climatologiques et le Système mondial intégré des systèmes d’observation de l’OMM.

«Le Prix de l’Organisation météorologique internationale est non seulement prestigieux, mais également unique en son genre: il symbolise les progrès accomplis dans le domaine de la météorologie tout en étant la mémoire de notre Organisation» a indiqué le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. «C’est notre prix Nobel à nous».

Le Prix est composé de trois éléments: une médaille d’or (14 carats), un certificat sur parchemin et une somme symbolique de 10 000 francs suisses.

M. Moura a dirigé l’Institut brésilien de météorologie (INMET) de 1985 à 1988 et de 2003 à 2016.

Ses contributions, nombreuses, aux travaux de l’OMM s’étendent sur plusieurs décennies. M. Moura a été Représentant permanent du Brésil auprès de l’Organisation de 2011 à 2016 et troisième Vice-Président de 2007 à 2011.

Lors de la cérémonie de remise du Prix, qui s’est tenue à l’occasion du Congrès météorologique mondial, M. Moura a indiqué que sa longue carrière avait débuté alors qu’il faisait des recherches pour déterminer pourquoi l’Amazonie, la forêt pluviale tropicale la plus grande du monde, se trouvait juste à côté d’une région aride du Brésil. «Il s’agit d’une anomalie» a-t-il dit.

Lors de sa conférence scientifique, il a évoqué les premiers balbutiements des prévisions El Niño/La Niña et les efforts qu’il a déployés pour faire connaître, aux décideurs du Brésil et de la communauté internationale, ce phénomène climatique d’importance majeure, encore mal compris dans les années 1980.

Il a également expliqué la mise au point, grâce à la climatologie, d’applications concernant la santé et le couplage des perspectives relatives aux précipitations et à la température avec des modèles relatifs aux moustiques au Brésil.

«Le paludisme et la dengue sont des problèmes bien réels au Brésil et les prévisions peuvent aider à les prévenir et à les gérer. Les climatologues fournissent ainsi un service public à cet égard. Nos prévisions aident les gens à améliorer leurs conditions de vie».

Membre fondateur de l’Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI) de l’Université Columbia (New York), il en a été le directeur général de 1996 à 2002. L’IRI a pour mission de renforcer les capacités à comprendre, anticiper et gérer les incidences du changement climatique sur la société, notamment grâce à la diffusion régulière de prévisions relatives aux phénomènes El Niño et La Niña.

M. Moura a également participé au projet PIRATA (projet de bouées ancrées dans l’Atlantique tropical pour la prévision et la recherche), conçu pour étudier les interactions entre l’océan et l’atmosphère dans l’Atlantique tropical. Tirant parti de son succès, ce projet multinational continue d’être opérationnel 20 ans après sa création.

M. Moura est membre de la Société météorologique américaine (AMS). Il a été élu membre de l’Académie mondiale des sciences (TWAS), sise à Trieste, et membre honoraire de la Société météorologique royale (Londres).

Il a également été président de la Société météorologique brésilienne et a reçu de nombreuses récompenses prestigieuses.

Il a précisé que la patience et les partenariats avaient été au cœur de sa carrière.

«On passe de l’expérimental à l’opérationnel. Il n’y a pas de formule magique. Il faut passer par l’expérience pour pouvoir passer de la théorie à l’opérationnel. Il faut faire participer non seulement les scientifiques et les universitaires, mais également les gouvernements, car ce sont eux qui prennent les décisions» a-t-il souligné.

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